Nous partons ce matin pour l’oasis de Fayoum à une centaine
de kilomètres à l’Ouest. Nous empruntons la voie rapide qui relie Le Caire à
l’oasis.
La ville s’étend de plus en plus, nous longeons des zones
industrielles puis des banlieues, villes nouvelles qui poussent comme des
champignons. Puis le paysage se fait de plus en plus aride, le désert plus
présent. On sent une lutte constante entre le désert qui veut préserver sa
virginité et l’urbanisation galopante.
Tout à coup on aperçoit les premiers champs cultivés, les
palmiers dattiers, la végétation est très dense, c’est l’oasis de Fayoum. Ne
croyez pas qu’il s’agisse d’une oasis perdue dans le désert, Fayoum compte plus
de 2 millions d’habitants ! C’est une ville incroyable, ici il n’y a pas
de nappe phréatique pour irriguer les cultures mais un canal qui ramène l’eau
du Nil et le limon si fertile. Les canaux d’irrigation sont alimentés par des roues
à aube en bois appelées norias, invention judicieuse du 3ème siècle.

Nous continuons notre route jusqu’au lac Qaroun considéré
comme l’un des plus anciens lacs naturels du monde. Beaucoup d’oiseaux
migrateurs viennent y faire une halte. Les barques traditionnelles des pêcheurs
apportent des touches colorées sur le bleu des flots avec en toile de fond le
désert. Le temps est suspendu, impression de sérénité, de calme.

Nous quittons la route goudronnée pour une piste. Nous ne
sommes qu’au début du désert blanc mais le paysage est magnifique et nous
retrouvons le même enchantement chaque fois que nous pénétrons dans le désert.
Imaginez plutôt des dunes de sable d’une finesse inouïe, pas très hautes, tout
en courbes, et autour le sol calcaire d’un blanc immaculé. On dirait un tableau
dans lequel le peintre n’aurait utilisé que 2 couleurs, peut-être pour sublimer
le bleu du ciel ! Si le paysage peut paraître fade ou désolant, il n’en
est rien, c’est d’une beauté saisissante. On se croirait à la création du
monde, tout semble figé mais une surprise nous attend …


Après quelques kilomètres, nous croyons à un mirage. En
plein désert, un lac ou plutôt deux lacs reliés entre eux par des chutes d’eau.
La végétation reprend ses droits et apporte de la couleur. C’est le Wadi el
Ryan. Il fait chaud, mais sans excès et une légère brise vient nous caresser.
C’est donc dans cet environnement si paisible, loin de tout, au bord du lac,
que nous déjeunons.



Nous ne pouvons aller plus loin, la zone pas entièrement
sécurisée est pour l’instant interdite aux touristes.