La fin de notre séjour à Nosy Be approche. Il nous faut
trouver un moyen de transport pour rejoindre Diego Suarez tout à la pointe Nord
de Madagascar. Environ 200 kms à parcourir, mais 200 kms à Madagascar, c’est
toute une aventure …
Nous avions prévu un taxi du Grand Bleu jusqu’au port de
Hell Ville, puis la traversée en bac jusqu’à Ankify, de nouveau un taxi jusqu’à
la gare routière d’Ambanja où nous pourrions prendre un taxi brousse pour
Diego. Facile à prévoir sur le papier quand on est en France, mais une fois sur
place nous nous rendons vite compte qu’il s’agit d’une très très mauvaise idée.
Les taxis brousses prévus pour 12 personnes embarquent une vingtaine de
passagers sans compter les bagages. Pas d’horaire, le trajet peut prendre plus
d’une journée. Pas de clim, pas de confort, simplement des gens entassés comme
ils peuvent. A chaque arrêt bien vérifier que les bagages sont encore là et n’ont
pas été déchargés par inadvertance ou malveillance. Bref la galère !
Nous choisissons une autre alternative. Louer une voiture
avec chauffeur. Plus facile à dire qu’à faire ! Après plusieurs mails
restés sans réponse, nous décidons de nous adresser directement à des taxis.
Avec la petite 4L de Grégoire, l’opération paraît très aléatoire, nous
demandons donc à Guy qui possède une R19 plus « confortable » (mais déjà
quelques centaines de milliers de kms au compteur), autre avantage, Guy est de
la Grande Terre et connaît donc soi-disant bien la route. 48 heures plus tard
Guy nous annonce son tarif. Douche froide, à ce prix là nous pourrions acheter
un billet d’avion. Nous déclinons son offre et retour à la case départ.
Relances mails, toujours pas de réponse. Nous commençons vraiment à nous
inquiéter.
C’est alors que la providence se manifeste sous la forme de
3 jeunes infirmières qui arrivent justement de Diego. Elles nous donnent les
coordonnées de Jimmy leur chauffeur. Nous le joignons par téléphone. Il fait
régulièrement la navette entre Ankify et Diego avec un arrêt au parc d’Ankarana
pour admirer les fameux tsingys. Le prix 3 fois moins cher. Nous acceptons de suite
mais Jimmy nous réclame un acompte pour être sur que nous soyons au rendez-vous
à Ankify. Nous découvrons alors les subtils transferts d’argent. Pour cela,
nous devons nous rendre une nouvelle fois à Hell Ville où nous pensons rester
qu’une heure pour changer de l’argent, faire le transfert d’acompte et réserver
notre passage sur le bateau. C’est ne pas tenir compte du rythme malgache, il
nous faudra en fait la demi-journée.
Grégoire nous emmène à Hell Ville, 24 kms et 40 mn sur une
route rendue particulièrement boueuse et traître à cause des pluies nocturnes.
Heureusement Grégoire connaît chaque ornière, chaque trou. Cela nous donne un
aperçu de ce qui nous attend sur la route de Diego.
Tout d’abord, la banque pour changer des ayaris puisque nous
ne pouvons faire le transfert qu’en monnaie locale. Nous prenons un ticket et
attendons, il y a 3 personnes devant nous. Notre tour arrive, nous donnons
notre passeport, expliquons que nous voulons changer 100 euros. Pas de problème
mais la préposée nous demande d’aller nous assoir, elle nous appellera lorsque
ce sera prêt. Par contre elle ne nous précise pas qu’elle n’a pas la monnaie et
qu’elle doit en faire venir. Nous attendrons donc une heure.
2ème étape : la boutique Orange pour faire
le transfert. Nous donnons le numéro de
téléphone de Jimmy, notre argent et nous attendons, la préposée s’occupe de
tout. Nous en profitons pour acheter une carte téléphonique car nous savons que
nous allons en avoir besoin pour rester en contact avec Jimmy où en cas de
problème.
Dernière étape : le bateau. Arrivés au port, nous
sommes littéralement assaillis par des capitaines de bateaux qui nous proposent
leur service. Nous nous frayons difficilement un passage pour aller au bureau
officiel. Et surprise, nous ne pouvons pas réserver de place pour la traversée.
Il y a 2 alternatives, la première on loue un bateau uniquement pour nous 2
(très cher), la seconde on prend un bateau collectif mais pas de réservation à
l’avance. Le principe, le bateau part à partir de 6 heures lorsqu’il est plein
et revient également lorsqu’il est plein pour une autre navette, donc pas d’horaire
fixe. Si le bateau n’est pas rempli, nous avons la solution d’acheter toutes
les places restantes pour qu’il parte ! Autre facteur à prendre en
considération, et pas des moindres, au fur et à mesure que la matinée avance,
les vagues deviennent de plus en plus fortes et passé midi, il est fortement
déconseillé d’embarquer.
Nous avons donc convenu avec Grégoire qu’il vienne nous
chercher à 5 heures du matin au Grand Bleu et nous essayerons d’avoir le
premier bateau.
Il nous aura fallu une bonne demi-journée pour faire toutes
ces démarches… Mora-mora …
Dans l’après-midi, je décide de prendre contact avec Jimmy
pour m’assurer qu’il a bien reçu le virement et pour lui faire part de nos
soucis de bateau. Mais lorsque je veux me servir de notre carte téléphonique un
message m’indique que je n’ai pas de crédit. Direction le village pour acheter
des recharges. Nous n’y trouverons que des recharges de 1000 ayaris et il nous en
faut 30. Ce qui est hallucinant c’est qu’ici même dans le plus petit village
reculé, on trouve une case pour acheter des recharges téléphoniques.
Contact avec Jimmy, il a bien reçu l’acompte et nous
attendra à partir de 6 heures à Ankify mercredi 11 novembre. Je ne sais pas
pourquoi mais je pense que cette journée du 11 novembre risque d’être assez
sportive ! A suivre …..